Petite Fraise / Bon sang d'bois !

Quand je vois tous ces parisiens
Se crever gagner trois fois rien
Habitant des cages à lapins
Je me dis que c'est plaisant
D'être né paysan
Quand il pleut je reste au dodo
A l'ombre quand il fait trop chaud
Et l'hiver quand les mottes gèlent
Je prends mes skis mon auto je vais à Courchevel.

"T'as promis avec la pose du mec cool, maintenant, t'es obligé de tenir ta promesse !"


Cette fois, c'était décidé. Il allait tous les éclater un par un.
Ce matin-là, levé à l'aurore comme d'habitude, il s'était pourtant dit que la journée promettait d'être plutôt agréable. Il avait passé une bonne partie de l'année à trimer comme un dingue aux champs dans l'unique but d'atteindre les trois jours fatidiques de la récolte. Cette même récolte qui lui offrirait assurément de quoi se sustenter toute l'année et avec un peu de chance, d'étoffer son petit pécule pour les vieux jours. Il allait pouvoir admirer le soleil se lever sur les blés d'or en rêvant doucement à une baraque moins miteuse. Le nirvana de l'agriculteur en somme. Seulement voilà, en dépit de toute sa bonne volonté, les dieux semblaient s'acharner contre lui. Il avait l'habitude qu'on le prenne pour un moins que rien et ne s'en formalisait pas outre mesure. Sa nature misanthrope faisait barrage à toutes les émotions en quelques sortes. Lui manquer de respect à lui, soit. « mais manquer de respect à mon champ ! » A tort ou à raison, Ichigo avait attribué à ses maigres patures une sorte d'âme. Il leur parlait volontiers et leur prêtait même une conscience autrement plus développée que celle de ses congénères humains. Alors ce matin-là, lorsqu'il avait découvert avec effroi qu'on avait souillé Chikako-sama, une rage sourde l'avait envahi avant même que sa fidèle fourche n'entre en contact avec le sol. En effet, de larges cercles avaient été comme tracés, vestiges d'une lutte acharnée au beau milieu de son champ. Son trésor, écrasé, brulé, irrémédiablement fichu. Cette vision lui arracha même une petite larme qu'il s'empressa de faire disparaître. Il avait entendu des bruits suspects cette nuit-là, mais il n'avait pas su faire la part des choses entre rêve et réalité. Et voilà qu'il se retrouvait avec un véritable desastre sur les bras.

Quand allaient-ils enfin comprendre tous ? Selon Ichigo, A Amegakure, le peuple était carrément fasciné par une bande de glands qui, sous prétexte qu'ils étaient capables de lancer de la poudre magique avec leur yeux et crier très fort des trucs incompréhensibles pouvaient absolument tout se permettre. Ichigo savait lui. A croire qu'il était l'élu. Contrairement à tous ses collègues fermiers, il avait toujours refusé obstinément l'aide de ces voyous, et ce, même s'il devait survivre péniblement. Se faire assister par des gosses, ça jamais ! Il refusait jusque là d'entrer dans la norme, quitte à s'attirer les foudres de tout le canton. Ceci dit, devant ce spectacle désolant, Ichigo commença à se dire qu'il était temps qu'ils payent tous ces branleurs. D'abord, il avait pensé au meurtre de masse mais désireux de préserver sa tranquillité, il s'était ravisé. Non, l'idée, c'était plutot d'en faire des foutus esclaves. Il en trouverait bien un avec une trompe magique capable d'irriguer toute l'année ses terres. Et puis une fille bizarre avec des poches de graines à la place des seins. Des types qu'il nourrirait à peine et qu'il enfermerait dans l'appenti le reste du temps. Si jamais ils se révoltaient, un bon coup de fourche, et le tour serait joué. Oui parce qu'en plus de le détester, Ichigo ne connaissait absolument rien au monde ninja.

Il ne savait pas encore exactement comment il allait s'y prendre. Allez gueuler en ville, il en était hors de question. D'une parce qu'il n'avait plus un seul habit de dimanche et de deux parce qu'il ne comprenait rien à leur hiérarchie bizarre. « et puis quequ' j'en ai à fout' d'causer au chef des guignols, j'me débrouillerai très bien t'seul ! » C'était l'une des innombrables qualités d'Ichigo, il était très indépendant et avait une confiance en lui qui dépassait l'entendement. Le regard vitreux mais non moins empreint d'une solennité peu commune, il posa une main sur l'encolure de son fidèle chien boiteux et sous alimenté. « cout' ça Fukusaburu : c'est qu' j'ai un super plan. J'm'en vais les attend' dans la cabane à outils cette nuit. Et dès que j'verrai leur lumières à la con, j'me sortirai en gueulant. Parait qu'y z'ont un code d'honneur et tout. J'y crois qu'à moitié, mais si c'est pas racontages, z'auront plus qu'à réparer leur bordel. Kes t'en dit ? » En guise de réponse, le chien s'étala de tout son long sur les blés couchés et sombra dans un coma relatif. Un sourire conquérant et vengeur accroché aux lèvres, Ichigo savourait d'avance une victoire amplement méritée.

Seulement complètement imbibé de sake, il s'endormit avant même que le soleil ne se couche et les lueurs pourpres qui illuminèrent son champ cette nuit là semblèrent se moquer de lui comme une infinité de lutins farceurs.


"Je ne suis pas un simple pervers. Je suis un Super Pervers."

Salut moi c'est Afida, je fais du 100E et j'espère qu'on sera amis.

Merci pour votre accueil chaleureux ! Je tâcherai de me montrer à la hauteur et de faire le sale boulot, autrement dit de vous nourrir tous.

KYAH BESTAH !

Citation :

Cette fois, c'était décidé. Il allait tous les éclater un par un.

Voilà, je pense avoir terminé. S'il faut étoffer/changer des trucs ou quoi, ça roule, j'suis pas emmerdant vmvs.