AIKA ❖ Hana, c'est le cul ; Suzu, c'est le "hiiii" ; et j'suis le QI !

"T'as promis avec la pose du mec cool, maintenant, t'es obligé de tenir ta promesse !"

« Sacré nom de Dieu de putain de bordel de… ! quoi ? J’ai rien dit, là ! » Tapant lâchement du pied dans un pauvre caillou échoué trop près d‘elle à son goût, Aika se renfrogna, esquivant, par là-même, le regard réprobateur de son sensei. Dans la famille rabat-joie, j’voudrais le grand-père, bonne pioche ! Objectivement, Aika ne faisait jamais dans la dentelle, sauf en matière de sous-vêtements. Et encore ! personne ne pouvait vraiment en gager dans la mesure où, sur le chemin de ses seins, il y avait souvent deux à trois pièges à loup. D’accord, il fallait bien l’admettre, Aika était à la délicatesse ce qu’Hanabi était à la chasteté, et Suzumi à déliquescence... mais elle le vivait bien ! Juron sur juron, injure sur injure, et provocation sur provocation, elle n’avait bien qu’un seul credo : sois bonne et ouvre-la.

Assise en tailleur, Aika se borna donc à refuser toute forme d'entraînement. D'une façon ou d'une autre, elle se serait trouvée une bonne raison de ne pas obéir et, quand même elle n'aurait pas trouvé, Hanabi ou Suzumi s'en seraient chargées pour elle. A elles trois, elles cumulaient les excuses, des plus superficiels jusqu'aux plus essentiels, sous-entendu depuis ma religion me l'interdit jusqu'à mon vernis va s'écailler. Mais ce matin, Aika ne se donna même pas la peine de justifier de son comportement. Elle n'avait pas envie, un point, c'est tout. Bien entendu, il ne fallut pas plus de trois minutes à son sensei, Eikitchi, pour s'impatienter. « Rien à foutre... (voyant le visage de son sensei s'empourprer) et j'parle comme je veux, bordel ! » Ramassant son corps de catin pubère, Aika s'éloigna avec hargne. D'un geste téméraire, ce fût Suzumi qui choisit de l'en empêcher. Portant un regard par-dessus son épaule, Hanabi semblait vaguement intéressée par l'affaire, tout au plus bien moqueuse et tout aussi satisfaite qu'une autre se soit chargée d'enrayer l'entraînement. « Va donc lécher les bottes de l'aut' traînée. » Se dégageant, il fût peine perdue de penser tirer quoi que ce fût d'elle ; plus encore s'agissant d'une quelque bonne volonté.

Bien plus tard, et après moult injures (d'une voracité qui devait, d'ailleurs, friser l'indécence), Eikitchi parvint à la ramener à la raison. Il n'avait, finalement, guère fallu que quelques promesses de sanctions : depuis l'abolition des après-midi shopping jusqu'à l'inertie au moment des bagarres, Aika avait bien dû plier ; non sans un certain orgueil, au demeurant. « Ça va, ça va. Allons le plier, cet entraînement. » Revenant sur ses pas, Aika se prit le sourire satisfait d'Hanabi au visage. « Toi, la ferme. » Jalouse, teigneuse, et plus simplement médiocre à tout point de vue, la jeune fille se renfrogna un peu plus. Mais là. Enfin.

Enfin disposées, les trois jeunes filles s'en allaient enfin obtempérer quand toute la vapeur fût renversée. Un sifflement, puis un second, et le regard d'Aika vint s'alourdir d'une profonde affliction. « Manquait plus que le fan club d'Hanabi... » Passablement exaspéré, Eikitchi balança les bras de part et d'autre de son corps, semblant abandonner l'idée de parvenir à quelque chose aujourd'hui (ce qui ne manqua pas d'arracher comme l'ombre d'un extatique soupir à la belle Suzumi). « Sérieux, vous cumulez. » Et comme les sifflements redoublèrent, Aika n'hésita pas une seule seconde à lâcher tous les lions. « Être aussi attirant qu'un rat en train de crever, bon, passe encore, c'est pas de chance... (se frottant les mains, elle en enleva la poussière après s'être remise sur ses jambes - elle put enfin dévisager les trois garçons qui s'étaient cru bons spectateurs) mais être plus con qu'une armoire et moins utile qu'un tampon, ça, vraiment, faut chercher. » Sans se soucier des regards interloqués, désapprobateurs ou simplement indifférents, elle s'en alla vaillamment dans la surenchère. « Non mais... je me demande, vraiment. Vous allez mettre encore combien de temps pour comprendre que vous êtes les p'tits jouets d'Hanabi, et pas le contraire ? Des distractions qu'elle prend, qu'elle jette, et qu'elle aime voir ramper pour quelques nuits de plus ? Elle n'en a rien à foutre de vos gueules de minet, et déjà que vous n'avez aucune dignité, vous arrivez encore à la brader : pathétique. » Et elle était très loin d'avoir fini. « Suzumi est aussi inoffensive qu'un poignard, et j'vous laisse imaginer ce qu'elle aime le mieux saigner. Mais non... le mâle, ça a confiance. Ça se croit capable de tout, et surtout d'estimer la femelle bien pucelle. J'laisserais même pas un fauve dans la même cage d'elle, et que vous vous laissiez abuser par des sourires naïfs et des soupirs conquis, c'est définitivement la preuve que vous êtes les plus grands abrutis de toutes les personnes stupides que je connaisse, et ça en fait un paquet. Absolument pathétique. » Dans son élan, elle n'hésitait jamais, aussi convaincue que convaincante. « Et je suis la seule à pouvoir les traiter de catin ou de naïve, à pouvoir les siffler ou bien les humilier. » Jamais à court de venin, Aika acheva. « Donc vous et vos têtes de décérébrés allez remonter vos braguettes et ravaler vos sourires à la con. Vous allez pleurer votre misérable existence d'avoir été humiliés par une fille, rentrer à la maison et appeler votre mère, qu'elle panse un peu l'ego... puis vous allez vous coucher, et repenser à cet instant. Les demeurés congénitaux et pré-pubères que vous êtes ne vont pas pouvoir s'empêcher un p'tit ça-va-ça-vient avant de s'endormir. Mais n'essayez même pas de penser à moi à ce moment-là... parce que même dans vos rêves les plus fous, ça n'arrivera pas. »

En fin de compte, le commentaire de son sensei parla de lui-même (commentaire qu'elle ne dédaigna même pas, d'ailleurs). « Bon. Bien. Et si tu te mettais à appliquer tes techniques avec le même talent que tu te fais des amis ?... »


"Je ne suis pas un simple pervers. Je suis un Super Pervers."

J'vends du rêve avec mon corps et j'vends mon corps pour un peu de rêve. J'suis pas un simple emo, je suis un Super Emo !