[ EVENT. ] Would you please be..

Le temple de l'Allégresse… Bâtiment ancien, à la pierre jaunie et usée par endroit, mais dont les colonnes affichent un art de l’architecture et une force indéniables. D’habitude, c’est un lieu calme, avec une place principale, puis différentes ailes (les quatre points cardinaux) avec chacune un jardin japonais pour la méditation.

Mais aujourd’hui, les jardins n’étaient pas déserts, le bruit de pas et de chuchotements s’ajoutant aux shishi-odoshi rythmant le temps qui passe. La place a été décorée, abandonnant sa sobriété. Des rubans blancs et rouges s’entortillent autour des colonnes, des fleurs, et principalement des roses, sont éparpillées sur tous les passages. À peine un pas de fait sur la place, une odeur de chocolat et de friandise vient chatouiller les narines, une douce mélodie détend l’atmosphère et fait vibrer les cœurs. Plus de doute, c’est le jour de la Saint-Valentin. Des stands sont installés de façon à former plusieurs allées, proposant des présents pour son âme sœur, ou encore de gros bouquets pour de belles déclarations. Mais l’élément phare est le chocolat, le cadeau à faire en ce jour pour démontrer son affection. Du chocolat blanc au chocolat noir fourré à l’orange, il y en a pour tous les goûts. Tous les pays sont représentés, avec leur spécialité, et la clientèle est tout autant mélangée. Comme quoi l’amour n’a pas de frontières. Des salons de thés et divers espaces de restauration se trouvent à gauche et à droite de la place, à l’écart des stands.

Mais en plus de manger, boire, il faut songer à se reposer et dormir. Des chambres du temple sont mises à disposition des invités et visiteurs importants, l’évènement touchant tout le monde. Pour les autres, des tentes se trouvent derrière le temple, avec un confort suffisant pour garder un bon souvenir de cette journée. Vraiment, tout a été fait pour que ça se passe au mieux, le pays du fer a envoyé quelques-uns de ses samouraïs comme garde, histoire que les conflits entre pays ne viennent pas gâcher l’atmosphère paisible et romantique. Maintenant, il ne reste plus qu’une chose à faire, mettre de côté sa timidité et se laisser entraîner dans la foule, jusqu’à trouver la ou les personnes aimées, appréciées… pour leur faire cadeau d’un chocolat délicieux et inoffensif…

Ino n’était pas réputée pour se lever tôt lors de ses jours de repos. Mais en ce jour exceptionnel, elle avait fait l’effort pour être déjà présente au temple de l’allégresse à peine les stands ouverts, un panier au bras avec plein de fleurs. Il fallait bien la comprendre, elle voulait vite acheter plein de chocolats de différentes sortes, sans avoir le problème de rupture de stock. Comme pour les soldes, il valait mieux être prudente. Une demie-heure après, elle avait tout ce qu’il lui fallait, le volume du porte-monnaie bien diminué. Mais peu importe, elle avait envie d’être généreuse aujourd’hui. Elle s’éclipsa dans un couloir où elle trouva un banc et elle s’attaqua à attacher une fleur à chaque paquet de chocolat, histoire d’ajouter une symbolique et personnaliser le cadeau. De plus, elle s’y retrouverait plus facilement pour trouver le bon chocolat à donner à la personne en face d’elle. Une fois terminé, elle rajusta la fleur dans ses cheveux, coiffés de façon bien plus sophistiquée que d’habitude. Sa tenue rappelait celle qu’elle avait pour ses missions et entraînement, violette, mais elle faisait plus habillée, la jupe un peu plus longue même si elle s’entrouvrait comme un voile. Le tout avec des bijoux, la blonde afficha un grand sourire satisfait quand elle perçut des regards posés sur elle alors qu’elle était revenue sur la place du temple. Ne pas passer inaperçue et faire chavirer les cœurs faisaient partie de ses buts de la journée. Enjouée par l’atmosphère, elle se mit à la recherche de tête connue, masculine pour donner un chocolat, ou féminine pour parler de cette belle journée à venir. Shikamaru et Chôji devaient être là. Elle les avait harcelés depuis un bon mois, avec diverses menaces, pour qu’ils viennent. Enfin, Chôji était sûrement plus motivé que Shikamaru, même si la blonde doutait fortement qu’il ait droit à beaucoup de chocolat. Quant au Nara, elle espérait que la possibilité de revoir Temari ici le ferait se bouger le cul.

La Saint-Valentin n'était pas une fête qu'Osamaru connaissait très bien. Premièrement, on ne la fêtait ni dans sa famille, ni dans son équipe, ni dans son village d'origine... ou en tout cas, pas dans son quartier. Elle n'en avait que vaguement entendu parler, lorsque ses coéquipières avaient tenté de lui en expliquer le concept. Et puis deuxièmement, elle n'avait pas de grandes raisons pour fêter l'événement. Plus de père, plus de grand-père et pas de frère... la seule personne de sexe masculin à qui elle aurait pu témoigner son affection (car elle avait au moins compris que c'étaient les filles qui prenaient l'initiative d'offrir quelque chose aux garçons qu'elles appréciaient), c'était son sensei, Uoza. Mais comme les termes 'affection' et 'Uoza' lui semblaient légèrement incompatibles, elle avait franchement hésité à venir au Temple de l'Allégresse aujourd'hui. Et puis finalement elle s'était dit que ce serait l'occasion de voir du monde et de se goinfrer d'autres choses que de bananes, et la voilà à présent qui sillonnait entre les stands, l'air intéressée par tout ce qui l'entourait.

Elle n'avait jamais vu autant de fleurs, de chocolats ou de sucreries réunies au même endroit. S'il y avait eu des bananes, elle aurait été au Paradis. L'adolescente s'arrêta devant un stand qui vendait diverses sortes de chocolat, tous pré-emballés... pour les flemmards ou les pas-doués du papier cadeau, probablement. Certaines boîtes étaient carrées et toutes simples, d'autres en formes de cœur, et toujours plus ou moins grandes et de différentes couleurs. Osamaru avait entendu dire que chaque couleur pouvait symboliser quelque chose, mais elle ne savait pas quoi. En voyant tous ces présents, elle se demanda franchement comment elle aurait fait si l'idée d'offrir des chocolats à son sensei lui avait par le plus graaand des hasards traversé l'esprit... comment pouvait-elle savoir quel genre de cadeau lui conviendrait le mieux ? Les gens autour d'elle avaient l'air de prendre tellement de soin à choisir leurs chocolats... pour elle, ils se ressemblaient tous !

« On peut choisir n'importe lesquels ? » demanda-t-elle à la vendeuse.

Ino avait vraiment des idées stupides. D'ailleurs, il le lui avait dit.

« Tu as vraiment des idées stupides. »

Mais rien à faire, la blonde avait tellement insisté que Shikamaru avait fini par trouver trop chiant de s'y opposer plus longtemps. Intérieurement heureux que Chôji soit également de la partie, il s'était donc rendu jusqu'au temple en traînant les pieds avant de hausser les sourcils une fois arrivé sur place. Il y avait une de ces foules... C'était vraiment ennuyeux. Fuyant l'attroupement, le Nara trouva refuge auprès d'une statue de divinité, un peu à l'écart. Il regarda un moment son senseï qui semblait vivre un instant merveilleux et ne cessait de répéter qu'il avait la plus merveilleuse femme du monde, et il se mit à penser tout naturellement à Temari avant de se rendre compte qu'il était ridicule. C'était stupide, elle ne devait certainement pas être venue jusqu'ici, de toute façon... Quoi que, il avait bien cru apercevoir quelques bandeaux de Suna.
Quand Ino s'approcha avec des chocolats et des fleurs plein les bras, le Nara la remercia dans un sourire. Il savait que la jeune femme prenait cette fête très à coeur et qu'elle espérait lui faire plaisir, mais il ne raffolait pas vraiment du chocolat. Tant pis, ça en ferait plus pour Chôji, lui, il serait content.

« Dis, ma puce.. tu as prévu notre itinéraire jusqu’au temple de l’Allégresse ? »
« Bien sûr mamour, je n’osais pas t’interrompre pour te le soumettre. »
« Oh, ma chérie, tu sais bien que tu es prioritaire sur tout le reste.. »
« Poussin, voyons, les enfants sont dans la pièce.. »

Tous les ans, c’était la même chose. La Saint Valentin. Si ses parents prenaient le temps de s’exposer méticuleusement leurs torts respectifs le reste de l’année, le mois de Février semblait être une trêve mielleuse où ils roucoulaient allégrement pour mieux se déchirer le trente-et-un passé. Mikan tira sur la main de son grand-frère, Suika-pastèque, et lui demanda l’autorisation de s’éloigner ; l’adolescent acquiesça et l’observa s’éloigner en trottinant pour mieux se retourner vers les filles de son village. La gamine redressa son casqu’allégeance et se mit alors en quête de têtes connues – à part sa famille, cela allait sans dire. Elle ne comptait pas tomber sur Kame, celle-ci ayant bien trop peur des hommes pour venir à un tel événement – ‘dommage’ songea la fillette en longeant les stands aux bonnes odeurs de cacao.

Elle croisa plusieurs amoureux, quelques timides, une poignée de réfractaire et un type bizarre de Konoha qui encensait sa partenaire auprès de qui voulait l’entendre avant de tomber nez à cheveux avec une crinière bleue. Cillement étonné. « Osamaru ? Osa, c’est toi ? » demanda-t-elle en s’approchant à côté de la silhouette pour observer son visage. Grand sourire joyeux. « Osamaru ! Je suis si contente de te voir, j’espérais qu’on se croiserait mais je ne pensais pas que tu viendrais ici, oh c’est tellement génial, comment tu vas ? » demanda-t-elle alors en jetant un coup d’œil à la vendeuse qu’elle avait interrompu ; encore trop jeune pour tout à fait reconnaître sa culpabilité cependant elle s’en détourna sans un mot d’excuse.

Mais dans quel pétrin il s’était mis ? Bon, ce n’était pas comme s’il avait choisit de lui-même, ses coéquipiers avaient insisté pour l’embarquer dans leur expédition jusqu’au pays du feu. Et il y avait ses sœurs qui voulaient plus que tout y aller, et son père lui avait ordonné par conséquent de les surveiller durant cette journée au temple de l’allégresse. Tous ligués contre lui… Akira avait ses deux sœurs chacune accroché à un de ses bras, euphoriques, alors qu’il affichait clairement un air des plus blasés, ne partageant aucunement l’atmosphère autour de lui. De plus, il craignait de se trouver soudainement face aux hystériques qui ne se lassaient pas de lui courir après. Un « kya » de la plus jeune de ses sœurs suffit à le faire se crisper durant une seconde. Il ne les empêcha pas toutes les deux de se précipiter à un stand où il y avait « des boîtes en cœur trop mimi ». Il jeta un coup d’œil à la jeune fille aux cheveux bleus s’adressant à la vendeuse, vite rejointe par une autre avec un drôle de casque et originaire apparemment de Kusa. Il estima qu’il n’y avait aucun danger immédiat, en même temps, qu’est-ce qui pourrait se passer dans un lieu où tout était… niais… Comme ses coéquipiers qui s’étaient postés à des endroits plus bondés que les autres, dans l’espoir d’avoir plus de chance de recevoir du chocolat. Le blondinet soupira et il se décala dans le petit passage entre deux stands, histoire de ne gêner personne et aussi d’être un peu caché tout en ayant toujours en vue ses sœurs. Il pouvait apercevoir d’autres personnes, comme deux de Konoha, une blonde qui de suite lui rappela les risques qu’il encourait ici, et un brun à l’air ennuyé. La pensée d’avoir un aperçu des autres pays adoucit sa mauvaise humeur, une certaine curiosité pointant le bout de son nez. Il songea même un instant à rejoindre ses sœurs au stand, mais il tapota du pied, avec une légère impatience. Il attendrait un stand plus intéressant que des boîtes en forme de cœur.

Chôji traînassait de ci de là, plutôt effrayé par l'ambiance. Lui qui ne connaissait rien à l'amour, comment pouvait-il espérait comprendre le sentiment qui motivait ce groupe de filles à pousser des hurlements de... "joie", ou ce garçon rougir en emmenant une fille danser. Un regard lui suffit à repérer Shikamaru, adossé au socle d'une statue. Conformément à son attitude habituelle, le Nara semblait s'ennuyer. Cela ne surprit pas Chôji du tout, qui était même étonné qu'il soit venu. Il se fraya un chemin entre les groupes pour rejoindre son ami, mais fut devancé par une jeune fille dont la blondeur lui rappela les cheveux d'Ino. Il ralentit le pas, ne voulant pas déranger Shikamaru avec une jeune femme, mais, saisi d'un doute, il contourna, à une certaine distance, la statue, pour voir le visage de la blonde. Ah oui, en fait, c'était Ino. Il se rapprocha et lança :

« Coucou! Hé Ino, tu es méconnaissable. »

Sa façon de dire qu'elle était très belle, mais Chôji et la communication avec l'autre sexe... Les bras de sa coéquipière étaient chargés de présents, et Chôji accepta avec un grand sourire la petite boite que lui tendit Ino. Le seul cadeau qu'il aurait de la journée, très certainement. Il fouilla un instant dans la sacoche de la ceinture, pour en sortir à son tour une petite boîte de chocolat. Gêné, il hésita, avant de la tendre à Ino, baissant les yeux vers le sol, sans trop savoir pourquoi.

« Tiens. Euh... » Il releva la tête, et reprit confiance en lui en lançant : « Si t'aimes pas, je peux te les manger ! »

Oui, Chôji et la communication avec l'autre sexe... En plus, Chôji, pour qui la saint Valentin avait autant d'importance que le jour de lessive des chaussettes, ne savait même pas que c'était uniquement aux femmes d'offrir des chocolats aux hommes... Cette maladresse faite, il s'adressa à Shikamaru : « Tu t'ennuies vraiment? Ce n'est pas non plus horrible, il y a de la musique, et puis des... » Non, Chôji n'arriverait pas à faire s'amuser Shikamaru. A moins que... Chôji repensa à cette fille dont il avait oublié le nom. Blonde. Comme Ino. Et froide. Comment s'appelait-elle déjà? Il se mit à son tour à guetter la foule, afin de voir s'il voyait dépasser le bout d'un éventail, cela pourrait au moins redonner le sourire à Shikamaru. Oui, car Chôji connaissait son ami, et cette fille avait un quelque chose qui semblait rendre Shikamaru un peu plus content. Enfin, de ce qu'il en avait vu, il n'était sûr de rien, et son expérience en la matière dépassait de loin celles d'un enfant de deux ans. Quoique... Son regard s'égara vers les couples qui dansaient, et il soupira...

Temari n’avait pas osé traîner Gaara jusqu’au temple de l’Allégresse ; il semblerait qu’il ait des papiers en retard, dernièrement, en dehors du fait qu’elle n’aimait pas vraiment le forcer à côtoyer trop de Monde, encore trop consciente de ses difficultés sociales. Kankurô, par contre, n’y avait pas échappé : elle n’irait pas seule jusqu’au pays du Feu, il en était hors de question. La foule était dense, presque étouffante pour la jeune femme qui était habituée au calme particulier du village caché du sable. Elle renifla dédaigneusement et redressa légèrement le menton. Si elle croisait des compatriotes de Suna, il fallait qu’elle invente une excuse pour justifier sa présence. Présence réglementaire en tant qu’ambassadrice ? Oui, ça pouvait le faire. Elle pouvait aussi bien dire la vérité, mais…
Non.
Jetant un coup d’œil par-dessus son épaule, la jeune femme prit le temps de pester contre son frère cadet qui avait disparu sans qu’elle ne le remarque ou sans même l’en informer avant de s’avancer, impassible, parmi les amoureux (et les célibataires espérant encore rencontrés le grand amour) pour balayer la foule du regard. Hm. À défaut de repérer quelques têtes intéressantes, elle s’approcha d’un blondinet à l’air ennuyé pour lui demander ce qu’il faisait là et ce qu’il attendait, détachée. Autant se la jouer naturelle, n’est-ce pas.

Ino ne mit pas longtemps à reconnaître Shikamaru, grâce à sa touffe de cheveux éclatés sur la tête, et elle se dirigea d’un pas bondissant jusqu’à lui avec un grand sourire. Elle lui tendit alors une boîte de chocolat en paille, avec un bégonia blanc, et fut ravi de le voir se prêter au jeu avec un sourire. Comme quoi, elle avait bien choisit la fleur, signe d’amitié pure. Mais voilà que Chôji les rejoignit, et elle haussa un sourcil, se demandant si être méconnaissable était un compliment ou le contraire… Elle préféra ne pas chercher plus loin, pour cette journée et elle tendit à son autre coéquipier la même boîte de chocolat mais cette fois avec une campanule bleue, symbole d’attachement et d’amitié.

-Voilà pour toi Chôji, essayes de ne pas tout manger en une journée, d’accord ?

La blonde ne s’attendait pas par contre à avoir droit à du chocolat en retour, et même si elle parut décontenancée sur le moment, elle se reprit pour accepter la boîte. Elle parla avec un sourire, ses joues un peu rosées, touchée par la timidité évidente de son coéquipier.

-Merci beaucoup, Chôji, mais tu sais, il y a un jour prévu pour que les hommes rendent la pareille aux femmes, le 14 mars…Tu le sauras maintenant.

Ino se permit un rire détendu, vraiment, ces deux-là, ils avaient vraiment besoin d’elle pour les renseigner sur ces fêtes là. Elle ne manqua pas de comrpendre que Chôji essayait de donner du baume au cœur à Shikamaru, et elle l’imita, regardant elle aussi la foule autour d’eux.

-Il y aura peut-être d’autres gens qu’on connait comme…. Oh… Mais c’est…. TEMARIIII !!! YOUHOUUU !!!

Ino avait reconnu les chignons éclatés à côté d'un blondinet de suna un peu à l’écart d’une allée, et elle avait de suite fait preuve de sa puissance de voix pour attirer l’attention de la sunatienne vers eux… et plus vers Shikamaru qu’elle attrapa par le bras pour le mettre bien en évidence à côté d’elle.

-T’AS ACHETE DU CHOCOLAT ?!

Ino, trop impatiente d’attendre que Temari vienne vers eux, continua à crier, en pensant que son ton sous-entendu était des plus discrets. D’ailleurs, elle ne se souciait pas non plus d’attirer grandement l’attention sur eux là.

Shikamaru salua Chôji quand celui-ci le rejoignit à son tour, et haussa les épaules quand il lui parla de l'ambiance et de la musique. A vrai dire, il n'y avait pas spécialement prêté attention. Il tripota un instant la fleur qu'Ino avait attachée à sa boîte de chocolats tandis que la blonde parlait à son meilleur ami, et il sursauta violement quand elle se mit à hurler. Quoi ?! Non, c'était impossible, elle ne pouvait pas lui faire ça... Rougissant légèrement, le Nara leva les yeux au ciel, priant intérieurement pour qu'elle se soit trompée. Temari, ici ?...

« Ino... Tais-toi donc un peu... » marmona-t-il en tentant de se dérober à sa prise, mais c'était peine perdue. Elle semblait vraiment résolue à lui foutre la honte.

« Pourquoi moi ? » Si on lui avait demandé son avis, Kankurô serait à des lieux du temple de l'Allégresse. Il aurait préféré passer la journée à bidouiller ses pantins plutôt qu'à flâner entre des stands de chocolats et de fleurs. Sauf que Temari ne lui avait pas demandé son avis. De plus, Gaara était resté à Suna en prétextant de la paperasse à faire. De la paperasse, mon oeil ! Le marionnettiste se sentait légèrement trahi, mais il était bien incapable d'en vouloir à son frère, étant donné qu'à sa place, il aurait été ravi d'avoir une excuse pour échapper à la petite virée au Pays du Feu. Aussi profita-t-il de la première occasion pour échapper à la vigilance de sa soeur et s'éclipser.
Il fit un détour pour éviter tout un groupe de filles qui sautillait d'excitation devant un stand qui vendait des chocolats et des sucreries géantes, et grogna en se faisant bousculer par un gamin qui courait en sens inverse. Puis il constata que le fuyard était poursuivit par deux filles avec des chocolats en main et éclata de rire. Cela lui rappelait vaguement quelque chose...

Il s'arrêta pour regarder autour de lui. Il n'allait pas fuir, bien sûr... juste trouver un coin un peu plus tranquille, entre deux stands par exemple. Il y avait du monde, et pas uniquement de Konoha. Mais avec un peu de chance, peut-être qu'il croiserait des connaissances du village de la feuille.

Akira n’aurait jamais cru voir cette silhouette très reconnaissable s’avancer vers lui, à la fête de Saint Valentin. C’est ainsi que son expression plus qu’ennuyée laissa place à une grande surprise qu’il ne chercha même pas à cacher à l’aînée des Sabaku no. Ce qu’il faisait là ? Il avait bien envie aussi de le demander à la blonde mais il estimait que ce ne serait pas convenable. Puis, il imaginait Temari plus détachée à ce genre de fête, à s’en moquer ouvertement, mais aussi qu’elle avait eut des obligations quelconques, comme lui… Il se reprit pour afficher un discret sourire poli.

« Bonjour Temari-san, je suis chargé de surveiller mes sœurs qui ont tenu à venir ici. »

Le blondinet désigna d’un vague signe de la tête les deux blondes en train de s’extasier au même stand que tout à l’heure. C’est là qu’un cri plus qu’un appel lui fit tourner vivement la tête, reconnaissant alors l’autre blonde de tout à l’heure. Apparemment une connaissance étrangère de l’aînée des Sabaku. Il cilla lentement et compatissant intérieurement pour cette dernière, mais aussi pour le brun qui se faisait « maltraité », il chuchota.

« Je crois qu’on vous demande avec impatience… »

Mais qui pouvaient-ils bien être ces trois-là ? Enfin, si Temari était là, peut-être que c’était parce que le Kazekage s’était déplacé… Non… ça, c’était vraiment des plus improbables… Et ça se saurait su.

Kakashi venait d'émerger de son demi sommeil. Ouvrant paresseusement un oeil il réalisa qu'il devait surveiller les alentours de la fête ... Quelle fête déjà? Bref cela lui reviendrait après une bonne douche et un café comme d'habitude. Se levant l'Icha Icha qu'il venait de finir tomba a terre. Se dirigeant d'un pas réflexe vers la salle de bain il prit une douche, prenant soin de se couvrir le visage avec son masque spécial douche, il avait eut de sacré surprises dans le temps. Et ne voulait surtout pas les revivre.

La douche prise, la serviette sur sa taille il se souvint que c'était la "St Valentin" une espèce de rituel des civils dont il se demandait quel était le but particulier. Bref il fallait qu'il supervise. Un coup d'oeil rapide sur son horloge lui disait qu'il était déjà en retard. Il prit alors son café et s'habilla le plus tranquillement du monde avant de partir pour le lieu consacré a cette tradition étrange - non sans oublier d'emporter un Icha Icha inédit -. Sortant de chez lui il remarqua que quelques ballotins ornaient sa fenêtre, accompagnées de cartes roses et rouges, parfumées... Perplexe il se demanda un instant de qui cela pouvait bien venir, mais préféra laisser couler et partir directement pour le lieu de "mission".

Arrivé sur place il fut surpris par la décoration pour le moins... Rose, rouge et en forme de coeur, les magasins de chocolats a tire la rigo et les filles hystériques en face de cela. Non non il ne se sentait pas décalé a coté de cela. Enfin pas trop. Enfin si complètement mais une surveillance était une surveillance. Il était ninja il réussissait a cacher ses sentiments profond et son incompréhension totale de cette célébration pour la peine. Il s'adossa a un poteau de stand, puis tranquillement se mit a bouquiner comme a son habitude. Il vit la marchande sur le point de lui faire une remarque, mais le reconnaissant se rétracta presque aussitôt. Il continua donc sa lecture, ses sens ninja en alerte pour intervenir au moindre problème.

Entendant un cri il reconnu le nom de la soeur du Kazekage, il leva l'oeil et vit d'un coté Ino et son équipe, de l'autre la dite Temari et... Un illustre inconnu. Il replongea dans son livre.

« Osamaru ? Osa, c’est toi ? »

L'attention d'Osamaru se détacha de la vendeuse. L'ex-genin d'Ame était de ces gens dont la capacité de concentration égale celle d'un poisson rouge ou d'un jeune chat. C'est-à-dire que tout ce qui parlait ou bougeait autour d'elle était susceptible de la déconcentrer. Et puis de toute manière, on l'avait appelée par son prénom. La moindre des choses était de se retourner. La vendeuse pouvait bien attendre ! La politesse avant tout, n'est-ce pas...

« AAH MIKAN ! » hurla-t-elle en reconnaissant la fillette aux cheveux violets.
« Osamaru ! Je suis si contente de te voir, j’espérais qu’on se croiserait mais je ne pensais pas que tu viendrais ici, oh c’est tellement génial, comment tu vas ? »
« Je vais super bien, et toi ? Je savais pas que tu serais là, y'a des tas de gens, hein ? J'suis venue pour voir un peu comment c'était, ça a l'air cool, hein ? Ah, j'ai des tas de trucs à te raconter ! »

Osamaru avait remarqué le casque qui trônait sur la tête de la mandarine, symbole fidèle de la créativité de son amie - et accessoirement de son village, étant donné que l'emblème y était gravé. Elle sourit. Son deuxième réflexe fut de regarder autour d'elles pour savoir si sa famille était dans le coin.

« T'es venue avec tes parents ? Oh, et t'as de nouvelles inventions ? T'as vu, y'a que du chocolat ici... si on allait s'acheter des bonbons ? »

À la voir en compagnie de sa meilleure amie, on aurait pu croire qu'elles avaient quasiment le même âge. Mais ce genre de différences n'était pas ce qui préoccupait Osamaru. D'ailleurs il y avait tout à parier qu'elle ne se rappelait pas de l'âge exact de Mikan. Quant au sien... allez savoir. Entre temps, la vendeuse dépitée s'était tournée vers des clients moins... volubiles.

Si Temari comptait rester discrète, elle n'avait vraisemblablement pas compter Ino dans sa logique. Lorsque celle-ci hurla allégremment son prénom après que la blonde eut - à peine - le temps d'acquiescer d'un signe de tête aux paroles d'Akira, la kunoichi du sable s'éclaircit la gorge, soucieuse de garder la face même si la situation pour le moins déplaisante semblait l'accabler. Jetant un coup d'oeil au jeune Kiyoshi, elle le pria de l'excuser pour mieux s'éloigner en direction du trio de Konoha, jetant un rapide regard aux alentours pour vérifier que Kankurô n'avait rien entendu. Il aurait été capable de le lui rappeler pour les dix prochaines années, ce crétin.

Chôji. Ino. salua-t-elle en faisant voyager son regard entre les interpellés, pour finalement s'arrêter sur le brun au centre. Shikamaru.
La dernière fois qu'il s'était vu remontait à l'examen chûnin, et le souvenir arracha un cillement à la jeune femme qui, si elle en pensait quelque chose, n'en montra rien de bien concluant. Tes parents sont là ? J'aimerais leur remettre quelque chose - enfin sauf si tu te sens capable de faire la commission pour moi. demanda-t-elle ensuite en lui tendant un petit paquet de la taille de sa main, plus long que large, et enrobé d'un papier blanc tout ce qu'il y avait de plus sobre. Bien sûr, tout dans son regard traduisait un : "évidemment, tu peux l'ouvrir avant de le leur remettre" mais elle savait Shikamaru assez intelligent pour relever le subterfuge. C'est pour les remercier de leur gentillesse, la dernière fois. Et malheureusement, non, je n'ai pas acheté de chocolats. ajouta-t-elle en regardant Ino, très sérieuse et relativement stoïque ; ce n'est pas qu'elle ne l'aimait pas, disons juste qu'elles n'étaient pas du même Monde, toutes les deux.

-Mais je n’ai personne à qui offrir du chocolat, vous savez, les filles…

Une petite voix se fit entendre d’un groupe de 4 femmes. Kame se trouvait au milieu, sa tête enfoncée entre ses épaules, serrant contre elle une drôle de peluche jaune qu’elle avait gagné au premier tirage d’une tombola de la journée. Ses amies avaient réussies à la convaincre de revêtir un kimono rouge pour l’occasion, tout comme elles. Mais pour ce qui était d’acheter du chocolat pour en offrir à un homme, c’était le blocage total ! Car, en réalité, ça allait bien plus loin que le fait de n’avoir personne à qui offrir du chocolat. La jeune femme se sentait surtout parfaitement incapable d’approcher un homme pour lui offrir la moindre petite chose anodine. Elle savait que c’était ridicule, mais c’était plus fort qu’elle. Elle resserra ses doigts sur le tas de boîtes de chocolat que ses amies lui avaient mis dans les bras, les écoutant insister, dire qu’il y aurait peut-être son collègue de l’académie qui serait là, etc… La vendeuse se détourna d’elles, regardant quelqu’un, et Kame se pencha pour voir qui. Apercevant un étrange shinobi masqué, elle se cacha de suite encore plus au milieu de ses amies, comme honteuse. Elle tourna ensuite sa tête vers un groupe de jeunes, avec une blonde à la queue de cheval qui s’adressait à une autre blonde aux chignons éclatés. Rien qui ne détournait cependant définitivement l’attention de ses amis. Que faire ? Son cœur s’emballait sous une panique grandissante, à cause de cette pression. Les joues plus que rouges, elle se mit à trembler légèrement, jusqu’à ce qu’enfin, ses amies abandonnent. Elle eut un soupir de soulagement, et pendant que ces dernières partaient pour un autre stand, elle s’avança pour rendre les boîtes à la vendeuse. Mais dans sa panique, elle restait des plus maladroite et elle s’empêtra toute seule les pieds dans son kimono. Premier réflexe, elle envoya voler en l’air les boîtes de chocolat et la peluche pour rattraper son équilibre rapidement contre le stand. Elle releva alors la tête pour voir une des dîtes boîte de chocolat tomber sur la tête du shinobi de tout à l’heure, écrasant au passage sa drôle de tignasse grise. Kame resta bouche bée, encore plus rouge qu’avant, pétrifiée. Et c’est avec la tête de quelqu’un qui va défaillir qu’elle tenta une excuse, bien que l’envie de fuir la séduisait beaucoup, contenue cependant pour le moment par la peur de se rétamer et se ridiculiser encore plus.


-D….D….D…..D…..D…..

« Ouiii, ça va super bien, le mieux du Monde ! » assura Mikan en sautillant sur place, surexcitée par les retrouvailles, elle d'ordinaire si calme (enfin, plus qu'Osamaru, dirons-nous). « J'aurais su je t'aurais ramené un petit quelque chose, oh c'est tellement génial, tu sais que j'ai presque réussi à convaincre papa et maman de venir passer leurs prochaines vacances à Konoha ? » rajouta-t-elle, n'hésitant pas à répondre aux questions de son amie dans le désordre - et à répondre aux siennes de hochements de tête frénétiques, bien que seule la genin d'Ame soit capable d'y comprendre une quelconque logique. D'un point de vue extérieur, cependant.. « Oui ils sont là-bas, et Suika.. Suika est avec des filles je crois, tu trouves pas ça drôle ? OH OUI DES BONBONS. » acquiesça Mikan en balayant les alentours du regard, n'hésitant pas à désigner un stand un peu plus loin qui présentaient des dragées qui avaient l'air tout à fait appétissantes.

Ino ne desserra pas le moins du monde sa prise sur Shikamaru, bien décidée à l’aider dans sa relation avec la sœur du Kazekage. Enfin, elle croyait vraiment l’aider et non pas le ridiculiser. Différence de visions des choses. Elle ne relâcha le bras du Nara qu’une fois que Temari arriva à leur hauteur. Et elle le surveilla tout de même du coin de l’œil, au cas où ce dernier aurait l’audace de fuir ! La blonde haussa un sourcil en voyant la sunatienne tendre un paquet à Shikamaru. Pendant un instant, elle crut que c’était du chocolat, à ressentir l’envie de bondir de joie pour son ami, mais les paroles de Temari lui arrachèrent une mine totalement déconfite. Elle ne remarqua en rien le subterfuge, mais elle ne se disait pas vaincue. Après tout, ces deux-là se trouvaient au même endroit, face à face, le jour de la Saint-Valentin, c’était déjà une bonne chose.

-Tu pourras en acheter ici en tout cas ! J’espère que tu vas bien, mais, on va vous laisser, Chôji et moi, on doit aller voir quelque chose !

Comment ça, Ino comptait juste les laisser entre amoureux, en se croyant discrète ? Elle ne laissa pas par contre Chôji dire quoique ce soit qu’elle le poussa de ses deux mains dans son dos pour s’avancer dans la grande allée.